Dorcas Tulutulu, altruiste par nature

On poursuit notre petite série dédiée à des immigrants inspirants avec Dorcas Tulutulu, arrivée à Granby avec sa famille en 2019… en plein hiver !


Pour lire notre précédent article sur Bienvenue Nininahazwe, c’est par ici !


Débarquer au Québec durant la saison froide quand on a l’Afrique dans le sang, ça peut sembler brutal ! La jeune femme de 21 ans ne dira pas le contraire. Quand elle repense à ses premiers pas dans la province de Félix Leclerc, elle en grelotte encore. Entre les tempêtes de flocons et le vent, la native de la République démocratique du Congo a vécu ce baptême du feu (disons de glace) avec l’impression que Dame Météo lui infligeait une punition. « Mon premier hiver a été compliqué. J’ai eu du mal à m’adapter. Même avec mon manteau et mes gants, j’avais froid. » L’hiver est d’ailleurs un sujet de discussion parmi ses amis restés en Afrique. « Les gens me demandent souvent s’il fait froid. Quand je leur montre des photos de dehors en hiver, ils crient », raconte-t-elle en souriant.

Avec le temps, Dorcas s’est habituée à cette saison consistante, comme elle a fini par apprivoiser sa terre d’accueil. Comme bon nombre d’immigrants, elle est allée de surprises en surprises au début, confrontant les codes et les habitudes qui étaient les siens à ceux de son nouvel environnement.

En octobre 2022 au Centre d’interprétation de la nature à Granby.

En arrivant du Niger – où sa famille s’était installée pour fuir la guerre dans son pays – Dorcas a tracé sa route avec la conviction qu’elle se rendrait utile. C’est pour cela qu’elle a intégré le projet ORION, à travers lequel elle s’implique dans sa communauté et plus précisément pour les jeunes réfugiés. On la croise d’ailleurs parfois dans nos locaux lorsque se tient une réunion du comité relié à ce projet, qui comprend à peine une dizaine de jeunes. Dorcas souhaiterait qu’il y en ait plus. Elle n’hésite d’ailleurs pas à en parler autour d’elle dès qu’elle le peut.

CONTACT FACILE

Se rendre utile pour Dorcas, c’est aussi aider les autres. C’est dans sa nature. Ce n’est sans doute pas un hasard si la Granbyenne d’adoption a choisi la voie du monde de la santé comme horizon professionnel. Elle suit actuellement des études au CRIF (Centre régional intégré de formation) de Granby pour devenir infirmière, avec la volonté d’exercer sa passion dans la ville qui l’a accueillie et lui a donné sa chance. Une ville, dit-elle, où elle se sent en sécurité et dont elle souligne le calme, loin de l’agitation des agglomérations africaines, et de Kinshasa (capitale de la RDC) en particulier, avec ses quelque 17 millions d’âmes (selon le recensement de 2021).

Au Canada, Dorcas dit avoir découvert un « pays de grâce » comme elle dit. Un pays où la guerre qu’elle et ses proches ont quittée s’est dissipée dans les volutes d’un souvenir lointain, et en comparaison de laquelle, l’hiver québécois, aussi rude et long soit-il, est bien peu de chose…


Son conseil aux nouveaux arrivants : « Il ne faut pas se décourager, même si ça n’est pas facile au début. On finit par s’adapter, petit à petit. L’important est de ne pas rester tout seul chez soi et de faire des activités. »


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