Journée des réfugiés 2025: des mots et un poème

La Journée mondiale des réfugiés a résonné vendredi 20 juin à Granby lors d’une petite cérémonie marquée par le témoignage émouvant d’une personne réfugiée.

Si la météo n’était pas d’humeur solidaire, on peut dire que le soleil bafoué par le ciel aura trouvé refuge dans les cœurs le temps de quelques allocutions (lire plus bas).

Chapeautée par SERY, avec la collaboration de la Ville de Granby et de la Table de concertation en immigration de la Haute Yamaska, la célébration de la Journée mondiale des réfugiés aura mis en évidence des notions comme l’accueil et l’accompagnement, dans un contexte de crise migratoire et de conflits à travers la planète. Le matin même, sur les réseaux sociaux, la TCRI dénonçait dans un communiqué de presse la posture du Canada, « déconnectée de l’ampleur des déplacements forcés et en rupture avec sa tradition de solidarité ». L’organisme basé à Montréal ciblait en particulier le projet de loi C-2, jugé préoccupant. « Il menace le droit d’asile et pourrait exclure des personnes vulnérables de protections fondamentales, en contradiction avec les engagements internationaux du pays. »

Rappelons qu’à la fin de 2024, selon le dernier rapport de l’UNHCR, 123 millions de personnes avaient été déplacées de force. Derrière ce chiffre, des femmes, des hommes et des enfants fuient guerres, violences et persécutions.

L’ÉCLAIRCIE ARISTIDE

Sous le toit bombé du marché public de Granby, où se tenait la cérémonie, un discours a particulièrement retenu l’attention. Celui d’Aristide Tomo, un chrétien venu avec sa conjointe musulmane, Safia, et leurs deux enfants, Aristophane et Ariane. Mélange de discrétion et de dignité, le natif de la République Centrafricaine est revenu sur son parcours et les raisons qui l’ont poussé à fuir son pays, et la ville de Baoro en particulier, d’où il est originaire. Au cours de son allocution, il a notamment fait état de pressions religieuses et de violences physiques. Il a aussi évoqué leur passage dans un camp de réfugiés, avec ses conditions de vie très difficiles.

Accueilli par le Canada avec sa famille, Aristide Tomo a raconté son parcours de réfugié dans un discours émouvant.

À la fin de son intervention vectrice de frissons, Aristide a tenu à remercier le Canada « pour m’avoir accueilli à un moment où je n’avais plus d’espoir ». Sa reconnaissance est aussi allée à l’endroit du gouvernement du Québec et de la police de Granby, « qui permet à la population de vivre en sécurité ». SERY a aussi eu droit à sa part de louanges, avec une pensée émue pour les intervenantes qui l’ont accompagné lui et sa famille. « Elles font un travail remarquable au service des nouveaux arrivants. Elles méritent qu’on leur jette des fleurs. »

Nul doute que ce discours aura procuré quelques frissons parmi l’assistance tant la sincérité et le vécu teintaient chaque mot prononcé. Assurément l’éclaircie dont on n’avait besoin alors que le ciel pluvieux semblait avoir pris parti pour le contexte mondial tendu. Le témoignage d’Aristide aura aussi permis de rappeler que derrière chaque réfugié, chaque demandeur d’asile se cache une histoire, avec ses blessures et cet espoir qui ne demande qu’à se frayer un chemin à travers des vies cabossées.

CE QU’ILS ET ELLES ONT DIT…

Frey Guevara, directeur général de SERY

« Le Canada, et plus particulièrement des communautés comme la nôtre à Granby, a une longue tradition d’accueil. En tant que signataire, le Canada s’est engagé à protéger ceux et celles qui, n’ayant plus d’options, cherchent refuge. Cet engagement n’est pas théorique : il est au cœur de notre identité collective. Il nous rappelle que derrière chaque demande d’asile, il y a une histoire. Une mère. Un enfant. Un survivant.

Aujourd’hui, le monde traverse une crise migratoire sans précédent. Des conflits prolongés, des catastrophes climatiques, des régimes autoritaires, forcent des millions de personnes à fuir. Et dans ce contexte, le débat sur l’immigration et les réfugiés s’intensifie, y compris ici, au Québec, au Canada. Il est normal d’avoir des préoccupations. Mais il est essentiel de faire la différence entre une discussion responsable et la montée d’un discours de peur, parfois même de rejet. Nous devons rappeler, haut et fort, que l’accueil de personnes réfugiées ne met pas en péril notre société. Il la renforce. Il la diversifie. Il l’enrichit. En cette Journée mondiale des réfugiés, je vous invite à vous souvenir de l’engagement pris à Genève. À entendre les voix de ceux et celles qui ont tout perdu, mais qui portent en eux une immense richesse humaine. À rester fidèles à ce que le Canada a choisi d’être : un pays d’ouverture, de justice et d’espoir. »

Caroline Paquette, conseillère municipale au développement social et responsable du Plan d’action en immigration

« En cette Journée mondiale des réfugiés, nous rendons hommage à la résilience et au courage des personnes réfugiées, qui ont dû fuir leur pays pour protéger leur vie et celle de leurs proches. Cette journée nous rappelle à quel point il est essentiel de bâtir une société où chacune et chacun peut se sentir en sécurité, reconnu et accueillis avec bienveillance. À Granby, nous sommes fiers d’être l’une des 14 villes d’accueil reconnues par l’État pour offrir un nouveau départ aux personnes réfugiées.

Granby, ville « naturelle et audacieuse dans son expérience humaine », aspire à être un milieu de vie accueillant pour toutes et tous, où la diversité est perçue comme une force collective. »

Catherine St-Jean, agente à la prévention et aux relations publiques et communautaires

« En tant que représentante du Service de police de Granby, je tiens à souligner l’importance d’accueillir les réfugiés avec respect et humanité. Chaque personne qui arrive ici cherche sécurité et dignité. Le rôle des policiers est d’assurer la protection et la sécurité des citoyens, dont les réfugiés font partie. Nous sommes là pour vous, n’hésitez pas à faire appel à nous lorsqu’une situation vous inquiète ou crée chez vous un sentiment d’insécurité. Je souhaite sincèrement que vous trouviez dans notre région la paix et la tranquillité dont vous avez besoin. »

Pour accéder au reportage de la radio M105, c’est par ici !

Pour lire l’article de La Voix de l’Est, c’est par ici !

Pour lire l’article de Granby Express, c’est par ici !

La police, en tenue d’apparat, était représentée par (de gauche à droite) Marie-Lise Gagné, agente à la prévention et aux relations communautaires , Caroline Garand, capitaine à la sécurité des milieux et relations communautaires, et Catherine St-Jean, agente à la prévention et aux relations publiques et communautaires.

LE MYSTÈRE DE L’ESPOIR

Aristide Tomo nous a fait cadeau d’un poème écrit par lui. Nous vous partageons cette prose intitulée De l’espoir loin de chez soi:

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