Le jumelage interculturel fait partie des missions de SERY. Chapeauté par notre service Bénévolat, il facilite l’intégration de familles immigrantes tout en leur permettant de mieux comprendre leur société d’accueil au contact de Québécois et de Québécoises. Nous avons rencontré Brian et Stéphanie, de Shefford, qui ont vécu cette expérience par le passé.
Quand un ami leur a parlé du jumelage interculturel, Brian et Stéphanie ont foncé. Il faut dire que l’évaluateur d’entreprises en finances et l’enseignante avaient des prédispositions. Leur sensibilité et leur éducation auront été leurs principales conseillères. « J’ai grandi dans une famille ouverte sur les autres. Mon père était journaliste à Radio-Canada International. Il invitait souvent à manger à la maison des collègues d’autres pays », confie Stéphanie, un petit bout de femme qui dégage un agréable parfum d’hospitalité.
Son compagnon n’est pas en reste. Lui aussi a la fibre de l’accueil chevillé au corps. Il en connaît la valeur pour en avoir bénéficié lorsqu’il vivait en Corée du Sud, où il a rencontré sa belle. « La compagnie pour laquelle je travaillais a beaucoup fait pour faciliter l’intégration du personnel étranger, ça nous a aidés. C’est très important lorsque tu arrives dans un pays où tu n’as plus de repères. »

Un jumelage perturbé
Leur expérience de jumelage fut particulière. « Nous avons accompagné une famille du Burundi en pleine pandémie. Il a fallu qu’on s’adapte. On aurait aimé en faire davantage mais on était limités par la COVID », racontent-ils. Ils avaient par exemple prévu d’inviter leurs jumelés à un repas de Noël, sauf qu’à l’approche du jour tant attendu le gouvernement décidait de serrer la vis pour limiter les risques de propagation du virus.
De cette période troublée ils se souviennent de leurs échanges sur WhatsApp ou en plein air, et même dans un stationnement. Brian a aussi aidé le père de famille africain, « un homme très intelligent », dans sa recherche d’emploi. Il évoque aussi, avec une pointe d’admiration dans la voix, le vélo électrique que ce dernier avait fabriqué de ses propres mains. Les nouveaux arrivants ont fini par déménager en Ontario, ce qui a mis fin au jumelage.
Le couple de Shefford partage également d’une même voix la bonne humeur des Burundais malgré ce qu’ils avaient pu traverser. « Ils avaient vécu 8 ans dans un camp de réfugiés, et malgré cela ils étaient toujours positifs. » Cette résilience les a marqués. Aujourd’hui, leurs filles ont grandi et les contraintes familiales sont devenues incompatibles avec un autre jumelage. Mais ils ne ferment pas la porte à une nouvelle expérience dans le futur, portés par cette ouverture qui les caractérise et qu’ils s’efforcent d’inculquer à leur progéniture.
Nous publierons la semaine prochaine le témoignage de la famille qui s’est lancée dans le jumelage interculturel.
Nous sommes toujours à la recherche de personnes pour échanger avec des nouveaux arrivants et faciliter leur intégration dans la société québécoise. Si cette mission vous parle, contactez ce numéro (450-777-7213, poste 238) ou écrivez à cette adresse : benevolat@sery-granby.org