Pour un nouvel arrivant, l’intégration passe par différents chemins. C’est justement le point de départ de cette série qui a pour objectif de donner des pistes d’exploration aux personnes immigrantes pour mieux comprendre ou apprendre à connaître leur société d’accueil. On débute avec le cinéma et une petite liste de films incontournables.
LES ORDRES (1974)
À mi-chemin entre la fiction et le documentaire, le film de Michel Brault revient sur une période sombre du Québec. Les Ordres sont basés sur le témoignage de personnes emprisonnées à la suite de l’adoption des Mesures de guerre en octobre 1970. Difficile de croire que la société québécoise, réputée pacifique, a eu recours à un tel dispositif ! À l’époque, une série d’attentats frappent la province; ils sont commis par le Front de libération du Québec (FLQ), un mouvement indépendantiste. Cette crise sans précédent sera marquée par l’enlèvement et la mort de Pierre Laporte, le ministre de l’Immigration et du Travail du Québec.
LA GUERRE DES TUQUES (1984)
Un classique du temps des Fêtes ! Beaucoup de Québécois ont été marqués par ce film sur l’amitié signé André Mélançon. L’histoire : deux bandes de jeunes s’affrontent durant l’hiver pour récupérer un grand château de neige et de glace.
ELVIS GRATTON (1985)
Sans doute un des personnages les plus connus du cinéma québécois, mais pas le plus valorisant. Véritable caricature du Québécois moyen fédéraliste, Elvis Gratton a donné lieu à plusieurs films. Il a aussi fait l’objet d’une série TV. Réalisé par feu Pierre Falardeau, cet OVNI du 7e art doit aussi beaucoup à la présence de Julien Poulin. Il incarne à merveille ce garagiste grossier qui a remporté un concours d’imitation d’Elvis Presley.
LE DÉCLIN DE L’EMPIRE AMÉRICAIN (1986)
Réalisé par Denys Arcand, le Déclin de l’Empire américain a connu un succès important à l’international, notamment en France. Traitant des relations entre les hommes et les femmes, ce long-métrage est le premier d’une trilogie. Suivront Les invasions barbares en 2003 (un autre succès, avec notamment deux prix au Festival de Cannes et l’Oscar du meilleur film étranger) et L’âge des ténèbres en 2007.
15 FÉVRIER 1839 (2001)
Dans le genre historique, le film du réalisateur Pierre Falardeau a assurément sa place. 15 février 1839 relate les dernières heures de patriotes canadiens-français (comme on désignait à l’époque les Québécois) avant leur pendaison à Montréal. Ce drame se déroule à une période où la province du Québec était soumise au pouvoir colonial anglais.
LA GRANDE SÉDUCTION (2003)
Difficile de ne pas être séduit par ce film qui emmène le spectateur à Saint-Marie-la-Mauderne où les gens ne manquent pas d’imagination. Il leur en faudra beaucoup pour convaincre un médecin de Montréal de s’installer dans leur minuscule municipalité. Ils iront jusqu’à faire croire qu’ils pratiquent le cricket, sur un terrain aux lignes hasardeuses, après avoir appris que le docteur se passionnait pour ce sport. C’est dôle et plein de tendresse.
MAURICE RICHARD (2005)
Roy Dupuis prête ses traits à une véritable légende du sport québécois et du hockey en particulier. Ancien joueur vedette du Canadien de Montréal, Maurice Richard, surnommé Le Rocket, était à la fois un athlète hors normes et un symbole dépassant le cadre du sport. Le film de Charles Binamé revient sur la carrière et la personnalité singulière de cet homme qui a eu droit à des funérailles nationales à la suite de sa disparition le 27 mai 2000.
CRAZY (2005)
Gros succès de l’année 2005, Crazy raconte 40 années dans la vie d’une famille québécoise, avec notamment un père un peu bourru qui adore Charles Aznavour au point de chanter une de ses chansons (toujours la même) lors des fêtes de fin d’année. Un film drôle et émouvant qui suit aussi l’évolution du Québec.
POLYTECHNIQUE (2009)
Ce film coup-de-poing revient sur un des grands faits divers du Québec. À la frontière du documentaire, le long-métrage en noir et blanc de Denis Villeneuve se distingue par le traitement sobre de cette tragédie. Le 6 décembre 1989, 14 femmes tombaient sous les balles d’un homme anti-féministe à l’École polytechnique de Montréal. Une profonde blessure qui ne s’est jamais refermée et explique en partie pourquoi le Québec a tant horreur des armes.
DÉDÉ À TRAVERS LES BRUMES (2009)
Ce drame biographique signé Jean-Philippe Duval revient sur la vie et la carrière d’André « Dédé » Fortin. Ce dernier était le leader du groupe de rock Les Colocs (pour écouter une de leurs chansons), qui a laissé une empreinte indélébile dans l’univers musical québécois. Chanteur emblématique, Dédé Fortin s’est enlevé la vie le 8 mai 2000.
Cette liste est loin d’être complète. Voici d’autres productions indissociables du patrimoine cinématographique québécois :
- Les Boys, La Bolduc, Cruising Bar, Louis Cyr, Jerry Boulet, Séraphin un homme et son péché, Bon cop Bad cop, La petite Aurore l’enfant martyre, Incendies, Jésus de Montréal…