Arrivé au Québec durant l’été 2017, Bienvenue a toujours eu à cœur de s’impliquer dans sa communauté. Une façon pour lui de remercier la société qui l’a accueilli, lui et ses proches. A SERY, son visage et son sourire font presque partie du décor.
Né de parents burundais dans un camp de réfugiés en Tanzanie, Bienvenue Nininahazwe est un personnage inspirant. Un exemple à suivre, diront certains. Quand il est arrivé avec sa famille dans la Belle Province, sa maîtrise du français se limitait à un mot: bonjour. A l’évocation de cette langue complexe, l’intéressé sourit. Ose la franchise. « En Afrique, on nous l’enseignait à l’école, mais c’était pas pour moi. C’était une langue trop compliquée. » Le Québec est venu brasser les cartes. Bienvenue – qui parle le swahili et le kirundi – a vite compris que pour s’intégrer et comprendre cette province à part, il fallait parler comme elle. « J’ai pris des cours de francisation en classe d’accueil. »
Ce jeune homme de 20 ans appartient à cette catégorie de personnes enclines à aller vers l’autre. Il répète comme un mantra que pour s’adapter à sa terre d’accueil, il est impératif de se confronter au monde extérieur. C’est d’ailleurs le gros conseil qu’il donnerait aux nouveaux arrivants.
Il ne faut pas rester à la maison. Même si tu traverses une période difficile et que tu viens avec ton passé, c’est à toi de voir comment tu peux améliorer ton présent et ton futur. Ça demande des efforts et du courage.
Depuis qu’il est arrivé à Granby, le Québécois d’adoption s’est imposé une feuille de route en veillant à se rendre utile, peu importe la manière. Il s’est notamment trouvé un travail durant les fins de semaine pour subvenir à ses besoins. Il mène en parallèle des études d’aide-ébéniste au CRIF de Granby, situé à l’école Haute-Ville. S’il projette de poursuivre plus tard une formation en ébénisterie, Bienvenue ne ferme pas pour autant la porte à d’autres horizons professionnels. Car à ses yeux, « tous les métiers sont beaux. »
REDONNER AUX AUTRES
En s’impliquant dans son milieu de vie, il veut emmagasiner de l’expérience et du vécu pour pouvoir ensuite en faire profiter d’autres personnes, rappelant au passage que l’être humain est le seul capable de pouvoir faire bouger les choses ou combattre certains fléaux ou idées reçues. Il cite le racisme et la discrimination.
Lui a décidé de rassembler. C’est entre autres pour cette raison qu’il a rejoint le comité du projet ORION, qui a pour objectif de mieux connaître les besoins et les enjeux que les jeunes réfugiés, âgés de 12 à 25 ans, rencontrent dans leur parcours migratoire, à leur arrivée au Québec et dans leur processus d’intégration à la société d’accueil.
C’est aussi ce qui le pousse à aller rendre visite à ses amis dès qu’il en a l’occasion. « J’adore ça! A chaque fois que je vais chez quelqu’un, je suis sûr que je vais apprendre quelque chose. Quand tu rencontres quelqu’un, tu peux voyager sans prendre un billet d’avion. Tu voyages juste en discutant avec la personne, en apprenant à la connaître et à connaître sa culture », confie cet amateur de soccer qui ne se lasse pas d’observer le monde qui l’entoure, les sens en éveil, toujours disposé à progresser et à s’enrichir sur le long chemin de l’intégration.
SON AUTRE FAMILLE
A SERY, on connaît bien son visage et son sourire lumineux, qu’il décoche à belles dents. Quand on lui demande ce que représente pour lui notre organisme, il n’hésite pas à le comparer à une seconde famille. Il ressent la même chose avec la ville de Granby, où il dit se sentir en sécurité.
SERY nous a beaucoup aidés quand on est arrivés et ils nous aident encore. Leur accompagnement a été précieux, même si de notre côté nous avons dû faire des efforts pour avancer et nous adapter.
Ce texte est le premier d’une série qui vise à mettre en lumière des immigrants qui s’impliquent au sein de notre organisme. Restez donc à l’affût, car il y en aura d’autres!