Drôle en Estrie : se découvrir et se révéler à travers l’humour

Des ateliers d’humour à destination de personnes immigrantes ou issues de l’immigration : tel est le projet porté par Drôle en Estrie. L’OBNL, basé à Granby, n’écarte pas la possibilité d’implanter durablement ces rendez-vous dans le paysage local si d’aventure l’expérience s’avérait concluante.

C’est au Kool Club que le baptême a eu lieu. Un lieu que Michael Larraguibel connaît bien pour y organiser des soirées d’humour. Bien connu pour être l’antre de la culture émergente à Granby, l’endroit accueille toutes sortes d’évènements en laissant le micro ouvert à des artistes dans l’âme ou des artistes qui s’ignorent et seront peut-être appelés à un destin doré. Il n’est en effet pas interdit de voir grand dans un monde où le rêve est encore (heureusement) permis.

ANCRER LES ATELIERS

En bon professionnel de l’humour, lui qui navigue aussi entre l’art de rue et le théâtre d’impro, Michael a décidé de donner une chance à ceux qui voudraient se lancer sur scène, en leur fournissant les outils adéquats pour dérider une assistance et la mettre dans sa poche. Dans un premier temps, il a souhaité s’adresser aux communautés ethniques de la région, et de la cité de la Haute-Yamaska en particulier. « C’est une première expérience. On va voir ce que ça va donner. Si cela fonctionne, j’aimerais pouvoir proposer des ateliers d’humour à tout le monde… » Pourquoi avoir ciblé l’immigration pour débuter ces ateliers ? « J’aime voir des gens de la communauté (immigrante) qui réussissent à faire rire des Québécois avec leur point de vue, leur origine et leur histoire. »

Lorsque nous l’avons rencontré, il entamait la 3e session de ces premiers ateliers d’humour, en présence de trois participants. Sept personnes se sont inscrites à ces rendez-vous, originaires de la Colombie, de la Tunisie, de la Turquie et du Honduras. Michael est lui-même un représentant du métissage culturel puisqu’il a du sang chilien. Au terme des 10 semaines prévues au programme, les participants vivront leur petit quart d’heure de gloire, ou plutôt leurs 5 minutes de lumière, puisque c’est le temps qui leur sera imparti le 18 novembre pour faire rire le public.

BRISER LA GLACE

Le rôle de Michael consiste à leur donner les moyens d’y parvenir, à l’aide de techniques qu’il a lui-même apprivoisées pour pouvoir vivre de sa passion pour la culture et les arts vivants en particulier. « Durant les 5 premières, nous abordons les outils qui existent pour composer une blague ou parvenir à des effets comiques. Les 5 suivantes seront consacrées à leur numéro », détaille le coach. Ce dernier veillera notamment à bien leur faire travailler la première blague de leur prestation, celle qui doit permettre de briser la glace et de gagner – en quelque sorte – la confiance de son auditoire. « C’est stressant jusqu’à cette première joke, mais dès que tu as fait rire le public, tu ressens comme une grosse décompression. »

Une fois les techniques et autres conseils transmis, Michael Larraguibel laisse carte blanche à ses élèves. « C’est à eux de trouver leur vérité, celle qu’ils vont transposer sur scène en trouvant le bon punch pour faire rire. »

EXPLORATION INTÉRIEURE

Présents le soir de notre venue, Carolina et Amir reconnaissent que ces ateliers sont une belle façon de se reconnecter à ses racines tout en agissant comme un révélateur de soi-même. Le Tunisien confie avoir toujours été attiré par l’humour. Accaparé par ses études d’ingénieur dans son pays d’origine, il n’a jamais eu le temps de tenter l’expérience. À Granby, l’opportunité était trop belle pour ne pas être saisie, d’autant que ces ateliers sont gratuits. « C’est une façon de découvrir le côté artistique qui est en moi. On me dit souvent que je fais rire dans la vie courante. Je voulais tester ça avec un professionnel de l’humour. »

Assise à ses côtés, Carolina dit poursuivre deux quêtes à travers ces ateliers. La première : « Revenir à quelque chose qui me faisait vibrer. J’aime rire et faire rire, j’ai besoin de contact humain. Ado, j’ai beaucoup grandi dans l’improvisation. Par la suite, j’ai assisté à beaucoup de shows d’humour de la relève à Montréal. » La seconde : « C’est aussi une façon de mieux comprendre d’où je viens, qui je suis et par où mon père (colombien) est passé pour venir s’installer au Québec. »

Elle comme Amir n’ont pas prévu de changer de vie en en lançant dans une carrière d’humoristes. Reste que ces ateliers peuvent agir comme un déclic, comme le rappelle Michael : « À partir du moment où tu as la piqûre, tu as envie d’aller plus loin. »


Prestation finale des ateliers d’humour le mardi 18 novembre au Kool Club de Granby, à partir de 19h. N’hésitez pas à venir les encourager !

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