Il n’y a pas que SERY qui a à cœur d’accueillir au mieux les nouveaux arrivants. Les acteurs économiques ne sont pas en reste lorsqu’il s’agit de montrer l’exemple. C’est justement l’objet de cette petite série préparée en collaboration avec Granby Industriel. Après Northrich, on vous parle des efforts accomplis par Berry Global, implantée à Waterloo.
La venue de salariés étrangers n’a pas été prise à la légère par cette compagnie employant plus de 120 personnes et appartenant au Groupe américain Berry Global, qui totalise près de 300 usines dans le monde.
Le processus aura duré plus d’un an (de janvier 2022 à mars 2023) pour faire venir 5 travailleurs spécialisés dans le domaine du plastique, tous de Tunisie. L’entreprise waterlootoise a fait appel à une firme de consultants spécialisée en immigration pour l’aider dans cette tâche. Un 6e travailleur a rejoint les effectifs. Bien que non formé dans le domaine du plastique – la spécialité de Berry Global, qui fabrique des bouchons moulés par injection – ce dernier a pu bénéficier d’un accompagnement car il était le frère d’un des employés. Le rapprochement familial a donc joué en sa faveur.
Pour faire venir cette main-d’œuvre étrangère, Berry Global a dans un premier temps dû sensibiliser ses équipes, avec le concours de notre organisme. Dans un échange de courriels, Manon St-Louis, directrice des Ressources humaines, est revenue sur cette étape :
«Suite à un échange avec Céline Gagnon, nous avons établi qu’une conférence de 60 mn portant sur la Tunisie, le pays, quelques us et coutumes, les mythes, etc., serait pertinente pour les employés.» Donnée à 8 reprises au courant du mois de décembre 2022, ladite conférence a porté ses fruits. «Elle a donné lieu à de francs échanges sur les enjeux, craintes et bénéfices de notre démarche.» SERY avait sollicité Salah Chraiet, un Tunisien bien ancré à Granby et qui nous connaît bien, pour animer ces rendez-vous.
LE DÉFI DU LOGEMENT
Cela ne surprendra personne : la quête d’un logement s’est vite apparentée à la recherche d’une aiguille dans une botte de foin. La solution est venue du ciel, ou plutôt du presbytère Saint-Bernardin. Une rencontre a vu le jour, avec pour objectif de rassurer l’abbé et le Conseil de fabrique. Il s’est avéré que les astres étaient alignés. «Ils avaient un étage de libre avec 5 chambres, quatre salles de bain et un accès à une grande cuisine.» Cerise sur le sundae : le presbytère est situé à 400 mètres de Berry Global.
Un bail de 6 mois a été conclu. La solidarité a fait le reste. «Nous avons fait retoucher la peinture dans les chambres, acheté des lits neufs ainsi que de la literie. Un appel à tous a été lancé pour trouver des commodes et des lampes. Les employés ont été très généreux.»
La clé, c’est provoquer des rencontres régulières pour avoir du feedback et nous d’en donner régulièrement. C’est de s’assurer que nos employés étrangers voient leur place avec nous et dans leur futur.
Manon St-Louis, directrice des Ressources humaines.
ACCUEILLIR ET ACCOMPAGNER
Et après ? Après, il a fallu préparer l’arrivée des nouveaux arrivants sur leur lieu de travail. «L’équipe RH, de concert avec l’équipe de production, a développé un horaire détaillé des deux premières semaines pour chacun des employés. Des formateurs internes ont été choisis et du temps supplémentaire a été prévu. Plus de temps d’échange a été prévu et utilisé avec les superviseurs de production afin qu’ils se sentent compétents à accueillir et à soutenir l’intégration», souligne Manon St-Louis.
Tous ces efforts n’auront pas été vains. Il a fallu régler quelques problèmes mineurs ou incompréhensions, tant au travail qu’à la maison, mais dans l’ensemble tout s’est bien passé. «Un de nos employés d’origine tunisienne a même proposé de les accompagner à l’épicerie et de faire les premières courses avec eux. Ce fut certainement une des clés du succès», estime la responsable des Ressources humaines.
Pour accéder au premier article de cette série :
