À SERY, Wolfgang Prigge fait un peu partie des meubles. Il a participé à sa fondation il y a plus de 30 ans et continue aujourd’hui de soutenir notre organisme dans un costume de bénévole qui lui va comme un gant. Cela méritait bien un portrait.
Le bénévolat, il connaît. Il le respire comme il respire le Québec où il a posé ses valises il y a bien longtemps. C’était en 1971, à Granby. Le natif de Bonn, en Allemagne, se destinait à une carrière dans l’enseignement. Il serait resté dans son pays s’il n’avait pas croisé un jour la route d’une Québécoise originaire des Cantons-de-l’Est. Wolfgang, sourire aux lèvres, précise qu’il est « une capture de guerre ». Celle qui a emprisonné son cœur se prénomme Nicole. Lorsqu’ils se sont rencontrés, elle travaillait comme institutrice pour les Forces Canadiennes basées en Allemagne. Son amoureux était encore étudiant, bien décidé à épouser lui aussi le monde de l’enseignement. Le tandem finira par se marier au pays de Goethe. La fermeture de la base militaire scellera leur retour au Canada.
Une fois au Québec, le couple fondera une famille et Wolfgang décrochera rapidement un emploi de professeur d’anglais. On manquait déjà cruellement d’enseignants à cette époque. Une aubaine pour celui qui a grandi en Westphalie, qui abrite notamment la célèbre équipe de soccer du Borussia Dortmund. De 1980 à 1984, Wolfgang retournera dans son pays d’origine, avec sa femme et leurs deux enfants, pour y enseigner l’anglais sur la base militaire canadienne de Lahr, dans le cadre d’un contrat signé entre la commission scolaire dont il dépendait et le ministère de la Défense.
Une figure de la première heure
Son aventure avec SERY a elle aussi débuté il y a bien longtemps. « J’y suis depuis le début », fait savoir celui qui a pris sa retraite en 2006. « Mon épouse et moi étions parmi les personnes qui ont fondé SERY. À l’époque, c’était une sorte de club social qui n’était pas l’organisme important qu’il est devenu aujourd’hui. »
S’il s’est impliqué dans cet OBNL, c’est, dit-il, parce que la notion d’accueil a toujours été chère à ses yeux. « C’est très important que les nouveaux arrivants se sentent intégrés dès le début. L’intégration est une valeur à laquelle je crois beaucoup. » L’intéressé parle en connaissance de cause, lui qui a aussi vécu dans la peau d’un immigrant.

Chez nous, Wolfgang est une figure, un des rouages de la machine humanitaire qui est la nôtre. Ses missions de bénévole sont diverses et variées. L’homme ressemble à un couteau suisse : « Je suis habile de mes mains et j’ai du temps à donner. » Alors il donne, beaucoup, en toute liberté. Il intervient notamment dans l’emménagement des personnes immigrantes. « Je suis devenu le spécialiste du nettoyage de la salle de bain et du montage de rideaux », sourit-il.
La leçon des immigrants
Avec le temps, et au fil de ses multiples interventions, Wolfgang a empilé pas mal de beaux souvenirs. Certains immigrants sont devenus des amis proches. L’un d’eux, d’origine burundaise, est même considéré comme un fils.
Ce qui le frappe encore aujourd’hui, c’est la capacité de résilience des réfugiés pris en charge par l’État malgré les épreuves que certains ont pu et dû traverser. « On a tendance à se plaindre du temps gris ou de choses futiles et on se retrouve parfois face à des gens qui ont vécu longtemps dans des camps et qui restent joyeux et positifs. Ce genre d’attitude face à la vie, ça vous remet de bonne humeur. »
Une belle leçon à retenir…
Nous avons toujours besoin de bénévoles pour nous épauler dans nos missions quotidiennes. Contacter le 450-777-7213, poste 238, ou écrire à cette adresse : benevolat@sery-granby.org