Céline Gagnon sur le départ, ça nous paraissait inconcevable. Et pourtant… La directrice adjointe de SERY s’apprête à rendre ses clés, définitivement, pour relever d’autres défis avant de prendre sa retraite. Ça la chatouillait comme une envie de tricoter, une de ses passions avec la lecture et les fleurs. Elle aspirait à autre chose, à plus de liberté dans ses horaires, loin du stress et de la pression que sa fonction pouvait parfois engendrer. Pour assurer son poste avec succès, il fallait de l’investissement, du professionnalisme et un sens aiguisé de la diplomatie. Personne, au sein de notre équipe, ne discutera cette évidence et le travail qu’elle a accompli.
Invités à livrer un mot sur cette femme au rire aussi contagieux qu’un soleil gonflé à bloc, les collègues n’ont pas mâché leurs louanges. « Bienveillante, efficace, à l’écoute, organisée, paisible, généreuse, disponible, sensible » ont été autant de mots offerts comme un bouquet de fleurs. Sans oublier « humaine », un vocable dont elle a su rester digne. Sans doute parce qu’elle a ça dans le sang.
UNE COMMUNICANTE DANS L’ÂME
La carrière de Céline Gagnon aura été marquée au fer rouge de la communication. Une fois son baccalauréat en poche dans ce domaine, obtenu à l’Université d’Ottawa, elle a occupé différents postes dans le milieu de la santé ou le monde économique. Sur son CV notamment : une dizaine d’années à la Chambre de commerce de la Haute-Yamaska, une expérience de 2 ans dans un CLSC à Alma, un poste de directrice générale à la Société commerciale du centre-ville de Granby (devenue depuis Commerce Tourisme Granby région), et une parenthèse de travailleuse autonome à la tête d’une entreprise en communication et en organisation d’évènements.
Adoptée par Granby il y a plus de 30 ans – pour les beaux yeux d’un homme qui partage toujours sa vie – la native de Saint-Pamphile a intégré l’univers métissé de SERY en 2016, alors qu’elle s’accordait un peu de répit pour se ressourcer. C’est Joanne Ouellette qui lui a mis le pied l’étrier. « Je la connaissais déjà lorsqu’elle m’a proposé un poste de conseillère en emploi. » Pour celle qui est alors directrice générale de SERY, le profil de Céline cadrait parfaitement avec les besoins de l’organisme, dont les effectifs étaient alors moins étoffés qu’aujourd’hui. « Je connaissais bien le milieu de l’industrie et du commerce. J’avais un bon réseau. » Son mandat de l’époque intègre ses compétences en communication. Forcément. Trois ans après son embauche à SERY, elle donne une autre impulsion à sa carrière de femme active en devenant l’adjointe de Frey Guevara, nommé à la tête de notre OBNL après le départ à la retraite de Joanne Ouellette, dont une des salles à SERY porte le nom.
AU PLUS PRÈS DE LA RÉSILIENCE
Ses 8 ans à SERY auront changé son regard sur l’immigration. « Cette plongée dans un monde que je ne connaissais pas m’a ouvert plein de fenêtres. J’ai réalisé à quel point les personnes immigrantes étaient courageuses; elles traversent tant de choses difficiles. Je leur lève mon chapeau, peu importe leur parcours… C’est tellement valorisant de les accompagner et d’assister à leur progression. » Un dossier lui revient notamment en tête. Un couple. Rose et Félix. « Je les ai accompagnés il y a quelques années pour leur premier emploi. Je les ai revus en 2023. Ils avaient eu des enfants et obtenu leur citoyenneté. Ç
a fait partie des grandes fiertés que j’ai pu avoir en travaillant à SERY. »
Toujours au chapitre de ses fiertés, elle cite aussi le PASI (Programme d’aide et soutien à l’intégration, mise en place par le gouvernement en 2020 ), qui n’a pas été facile à assimiler et à maîtriser. « Aujourd’hui, je le connais presque sur le bout des doigts », sourit-elle. Fière également du pivot qu’elle est devenue pour l’équipe dans son costume de directrice adjointe de SERY, avec l’humanité qui la caractérise.
Céline aura aussi eu le temps de voir évoluer notre organisme, avec une charge de travail accentuée par l’immigration, qui a pris du volume ces dernières années. « Quand je suis arrivée, l’équipe était plus petite. On avait aussi l’impression de contrôler l’immigration, on pouvait davantage planifier. Aujourd’hui on subit plus qu’on peut prévoir tant l’achalandage est important. »
L’IMPLICATION, UNE AFFAIRE DE FAMILLE
Quand la retraite aura vraiment sonné, Céline fera du bénévolat. « Je vais m’impliquer, ça c’est sûr! » Dans sa famille, il en a toujours été ainsi. « Je suis le chemin de ma mère, une enseignante qui s’investissait beaucoup dans sa communauté. Ma sœur, qui est à la retraite depuis quelques années, l’est aussi. » Les fruits ne sont pas tombés très loin de l’arbre, disons.
En attendant, c’est un voyage qui lui tend les bras. Juillet sentira la décompression. Août quant à lui sera le mois du changement, peut-être dans un domaine en relation avec une de ses passions. La dame ne dirait pas non à un poste dans une librairie ou une bibliothèque municipale. Elle se prend à rêver. « Je serai la plus heureuse du monde dans ce genre d’endroit! », conclut-elle avec ce rire contagieux et fédérateur à la fois.
Un rire qui va nous manquer, assurément.
Olivier Pierson, responsable des communications.