Il n’y a pas que SERY qui a à cœur d’accueillir au mieux les nouveaux arrivants. Les acteurs économiques ne sont pas en reste lorsqu’il s’agit de montrer l’exemple. C’est justement l’objet de cette mini série préparée en collaboration avec Granby Industriel. Après Northrich et Berry Global, on poursuit avec Écopak.
Dire que cette entreprise manufacturière de quelque mille employés (répartis entre Valcourt, Magog, Granby et le Mexique) est impliquée dans l’accueil de ses travailleurs étrangers est un euphémisme ! Pour s’en convaincre, une entrevue avec Olga Falcon et Cynthia Gagné suffit. Autant l’acheteuse et planificatrice que la directrice RH insistent sur la dimension humaine d’un processus d’intégration. La Cubaine et la Québécoise sont unies par des valeurs communes et une envie pugnace d’aider. Elles symbolisent aussi le Québec qui accueille et l’étranger qui donne en retour ce qu’on lui a apporté…
Olga a d’ailleurs eu recours aux services de SERY lorsqu’elle est arrivée seule avec sa fille il y a une vingtaine d’années, sans un mot de français en poche. Aujourd’hui, elle se sert de sa réussite pour démontrer que l’intégration n’est pas une utopie. « En quelque sorte, je suis pour mes compatriotes un exemple à suivre. »
RASSURER LES EMPLOYÉS
Chez Écopak, les travailleurs étrangers sont essentiellement hispanophones. Deux sont Mexicains, le reste originaire de Cuba. Leur recrutement est le fruit d’un processus qui a duré deux ans et demi. Ce qui constituait au départ un obstacle a été mis à profit par l’employeur. « Ça nous a permis de bien nous préparer à leur arrivée », estime avec le recul Cynthia Gagné, qui fait partie du comité organisateur pour le bien-être des travailleurs étrangers temporaires. Pour la compagnie fondée il y a 32 ans, la priorité était de leur garantir un logement, mais aussi de leur expliquer les normes du travail. « Il était aussi important de préparer nos employés en leur expliquant que ces travailleurs venus de l’étranger n’allaient pas leur voler leur travail. » Des réunions se sont aussi tenues dans les différents établissements de l’entreprise, incluant les gestionnaires et les superviseurs.
FORMATION À CUBA
Le processus d’intégration a commencé à plusieurs milliers de kilomètres de la Belle Province. Olga Falcon est allée jusqu’à accueillir les futurs salariés chez elle, à Cuba. « On a évoqué la culture québécoise et les choses auxquelles ils allaient être confrontés, comme la difficulté de trouver un logement. Je leur ai aussi expliqué qu’ils devraient s’impliquer dans leur société d’accueil pour s’y adapter. »
Pour pallier au problème d’accession à un toit, Écopak a acquis une maison qu’elle a rénovée pour pouvoir héberger une dizaine de personnes à Valcourt. Outre cette résidence baptisée la maison bleue (parce que c’est sa couleur), l’entreprise possède un appartement à Granby et un autre à Magog. Libre à chaque résident de s’y installer durablement ou temporairement, en attendant de trouver une solution plus adaptée à ses besoins.
UN ACCOMPAGNEMENT DE TOUS LES INSTANTS
Une fois arrivés au Québec, les travailleurs étrangers temporaires ont pu constater à quel point leur venue était attendue. La solidarité a continué à s’exprimer au travail et en dehors. Visite au Zoo, accompagnement à l’épicerie, fourniture de vêtements, inscription à des cours de conduite…, les gestes d’entraide ont été nombreux depuis leur établissement au Canada. Un employé est même allé jusqu’à passer 24h à l’hôpital avec un des immigrants.
À l’interne, trois comités ont vu le jour avec chacun une mission définie : l’accueil et l’intégration des nouveaux arrivants dans leur milieu de travail, leur bien-être et la gestion de la paperasse pour être en adéquation avec le cadre législatif. L’enseignement du français, pierre angulaire de l’intégration, fait aussi partie du plan de match. Là encore, Écopak n’a pas ménagé ses efforts. « Ils ont droit à 6 heures de cours de francisation par semaine à Valcourt. Le personnel de Granby suit quant à lui des cours privés », indique Cynthia Cagné.
« UNE RESPONSABILITÉ SOCIALE »
Dans cette histoire, il ne faut pas sous-estimer l’importance des petites attentions, comme la préparation d’une pancarte de bienvenue à l’aéroport de Montréal, ou l’installation de cadres avec les photos des nouveaux venus dans la maison bleue. Les visages et les noms des futurs collègues ont aussi été affichés avant leur arrivée à Écopak. « On ne voulait pas qu’ils soient le ou la Cubaine, mais qu’on les appelle par leur nom », précise Olga Falcon. Toujours cette volonté de mettre le côté humain de l’avant.
Pourquoi un tel investissement de la part de la compagnie spécialisée dans le matériel d’assemblage et d’emballage ? « Nous avons une responsabilité sociale », tranche Cynthia Gagné, sans occulter l’oxygène apportée par ces employés venus d’ailleurs dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre. À ses côtés, sa collègue acquiesce tout en ajoutant que l’enrichissement est mutuel. « Ils ont apporté quelque chose à la compagnie. Ils sont toujours souriants et très productifs. Et certains de nos employés québécois se disent intéressés à apprendre l’espagnol. » Une preuve, s’il en fallait une, que la chimie a fonctionné.
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