Une invitée de marque

Christine Fréchette s’est arrêtée dans nos locaux. La ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration a profité de cette visite pour découvrir notre équipe et échanger avec notre direction sur les enjeux liés à l’immigration, avec les défis et la pression que cela engendre.

La visite d’un ou d’une ministre est toujours un évènement. La journée du 2 février n’a pas fait exception.

Christine Fréchette avait décidé de s’arrêter chez nous, dans le cadre d’une tournée qui l’a aussi menée au Cégep de Granby, avant-dernière escale de son petit périple. Après avoir visité nos bureaux et fait connaissance avec notre équipe, la ministre rattachée à l’immigration a pris part à des échanges où il a surtout été question d’argent. Notre organisme avait pris soin d’inviter des partenaires à cette occasion, ainsi que les membres de son CA. Les préfets des MRC de la Haute-Yamaska et de Brome-Missisquoi – Paul Sarrazin et Patrick Melchior – avaient fait le déplacement, tout comme Julie Bourdon, mairesse de Granby.

Plutôt que de faire de longs discours, notre directeur général avait opté pour des chiffres pour illustrer la situation actuelle. Tableau à l’appui, Frey Guevara a rappelé que SERY faisait face à des défis croissants dans le domaine de l’immigration. L’année 2023 a été à ce chapitre révélatrice d’une accélération, avec 1120 personnes accueillies (dont 533 travailleurs étrangers temporaires!), soit presque le double par rapport à 2022 (606). En prenant en compte 2021, l’augmentation frôle les 85%. Du jamais-vu ! « Sur les trois dernières années (2020-2023), c’est une croissance de 169% » a ajouté notre dirigeant pour appuyer son propos.

Du même souffle, il a souligné que cette hausse importante avait des répercussions sur les employé(e)s de SERY. Un personnel « essoufflé, débordé » a-t-il martelé, la mine grave. Et de renchérir : « On veut être un leader en matière de prestation de services en immigration. On se mobilise, l’équipe fait son maximum mais ça prend un peu plus d’accompagnement financier. »

On a besoin d’un peu plus d’oxygène pour continuer à se battre

Frey Guevara, directeur général de SERY
Au cours de son intervention, Frey Guevara a surtout mis l’accent sur l’aide financière accordée à SERY, jugée insuffisante pour répondre aux besoins croissants sur le terrain. « On a besoin d’un peu plus d’oxygène pour continuer à se battre », a asséné le directeur général de SERY.

FREIN FINANCIER

Prenant à son tour la parole, Christine Fréchette s’est dit consciente des difficultés évoquées et des défis engendrés par la hausse du nombre de personnes immigrantes arrivées au Québec. La députée de la CAQ a également reconnu que cette accélération avait surpris tout le monde, jusque dans les hautes instances du gouvernement.

« Les budgets n’ont malheureusement pas réussi à suivre le nombre de personnes que vous accompagnez. »

La figure de proue du MIFI a toutefois tenu à assurer de son soutien notre OBNL.

« Je vois la présente année comme une année de transition. J’espère qu’on pourra partir sur de nouvelles bases. Mon souhait le plus cher est de parvenir à vous soutenir de manière plus adéquate. »

Elle a en outre évoqué l’idée pour SERY de se tourner vers des entreprises privées pour trouver des sources de financement supplémentaires, tout en insistant sur le fait que cela ne signifiait pas pour autant un désengagement de son ministère.

La question de l’enjeu financier aura mobilisé une grande partie des discours de cette fin de journée du 2 février. Joanne Ouellette – membre de notre CA et figure historique de notre organisme – s’est elle aussi émue du contexte actuel, mettant en exergue le personnel à bout de souffle, contraint de faire avec les moyens du bord.

Christine Fréchette, à propos de SERY : « Vous êtes essentiels pour un nombre grandissant de personnes immigrantes. Vous contribuez à leur enracinement dans la société québécoise. »

L’ÉPINE DU LOGEMENT

Un autre enjeu a résonné au cours de ces échanges, lui aussi symptomatique de la conjoncture économique : le logement. Une problématique soulevée par Julie Bourdon. Bien au fait de ce dossier en sa qualité de première magistrate, elle a rappelé la nécessité d’assurer un toit aux nouveaux arrivants, condition sine qua non pour pourvoir s’intégrer à sa nouvelle communauté. Un argumentaire repris par la ministre Fréchette, pour qui la capacité d’accueil est essentielle.

Ces discussions auront par ailleurs permis de souligner l’apport économique des immigrants, comme aime à le rappeler Frey Guevara. Et quoi de mieux que son parcours d’ancien immigrant pour symboliser cette réalité. Jean-Luc Pitre, un de nos administrateurs, a d’ailleurs tenu à saluer son intégration, qualifiée d’inspirante. « Frey est une personne créative et très impliquée dans sa communauté, on doit aussi souligner cet apport là. » Que de chemin parcouru en effet par cet homme débarqué il y a plusieurs années de sa Colombie natale et dont le niveau de français se résumait alors à deux mots : bonjour et bonsoir.

PETIT CADEAU

Avant de quitter les lieux, Christine Fréchette s’est vu remettre un exemplaire de Replanter ses racines, signé Joanne Ouellette et Cécile Viau. L’ouvrage retraçant la riche histoire de SERY a été imprimé en 2023 pour clore le 30e anniversaire de notre organisme.

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