Le Québec en 10 chansons

Pour un nouvel arrivant, l’intégration passe par différents chemins. C’est justement l’idée de cette série qui a pour objectif de donner des pistes d’exploration aux personnes immigrantes pour mieux comprendre ou apprendre à connaître leur société d’accueil. Après le cinéma et la bouffe, on vous livre quelques titres du patrimoine musical de la Belle Province !

L’AMÉRIQUE PLEURE (LES COWBOYS FRINGANTS)

« En tant qu’immigrante ici au Québec, vos chansons ont été bien plus qu’une simple bande sonore ; elles ont été une fenêtre ouverte sur la richesse de la culture québécoise. »

Ce commentaire a été publié sur la chaîne YouTube du groupe, sous la vidéo de la chanson que vous nous partageons. Groupe emblématique – pour ne pas dire iconique – de la province francophone, les Cowboys Fringants font partie du panthéon de la musique locale, au même titre que les Félix Leclerc, Plume Latraverse, Ginette Reno, Robert Charlebois, Gilles Vigneault et consorts. Le clip de L’Amérique pleure sur YouTube a créé un véritable buzz. Le 8 octobre 2024, il avait été vu plus de 30 millions de fois !

Le 15 novembre 2023, les Cowboys Fringants faisaient pleurer le Québec en annonçant la mort de leur chanteur, Karl Tremblay, vaincu par une longue maladie à l’âge de 47 ans.

DÉGÉNÉRATION (MES AIEUX)

Sortie en 2004 sur l’album En famille, la chanson Dégénération est le plus gros succès du groupe Mes aïeux. La mélodie, entêtante, mais aussi les paroles, ont contribué à cette popularité. Dégénération évoque l’évolution de la société québécoise, avec des thèmes comme la famille ou encore l’accès à la propriété.

JE REVIENDRAI À MONTRÉAL (ROBERT CHARLEBOIS)

La ville de Montréal ne laisse pas indifférent. Et quand on y est né, il est difficile de l’oublier. La chanson de Robert Charlebois – une des icônes de la chanson québécoise – illustre la nostalgie qui s’empare d’une personne qui rêve de revenir sur sa terre natale. Le clip du réalisateur Mathieu Chevalier renforce le sentiment d’appartenance qui se dégage de ce morceau qui n’a pas pris une ride !

LE BUT (LOCO LOCASS)

Difficile ne pas ressentir de frissons en écoutant cette chanson du groupe de hip-hop québécois Loco Locass. Il n’est pas rare qu’un immigrant se prenne de passion pour le Canadien de Montréal, équipe la plus titrée de la Ligue nationale de hockey avec 24 coupes Stanley ! Un bel hommage au CH que cette toune (chanson en québécois si vous êtes nouveau chez nous) qui rappelle que le Tricolore a dépassé le cadre du sport pour devenir une religion. C’est une image bien sûr, mais une image qui pour beaucoup de Québécois est devenu un tatouage… sur le cœur.

LE TOUR DE L’ÎLE (FÉLIX LECLERC)

Cette chanson, qui fêtera ses 50 ans en 2025, est tirée du répertoire d’une légende de la chanson québécoise. Nul autre que Félix Leclerc, qui, pour l’anecdote, fit carrière en France avant de devenir célèbre dans son Québec natal. Le tour de l’île est une déclaration d’amour pour l’île d’Orléans, située dans la périphérie de la ville de Québec. Le populaire chansonnier y a été entouré. Chaque année, de nombreuses personnes viennent se recueillir sur sa tombe. Un musée lui est consacré sur cette île. On peut aussi y admirer une imposante sculpture d’acier représentant Félix Leclerc avec sa guitare.

JONQUIÈRE (PLUME LATRAVERSE)

Encore une légende, toujours en vie celle-là. Personnage ô combien singulier, Plume Latraverse (78 ans) a plus d’une corde à son arc. Chanteur et poète, il est aussi écrivain et peintre. Sa chanson Jonquière lui a valu une fresque dans la ville du même nom. Pour un immigrant qui débarquerait au Québec et entendrait ce morceau pour la première, les paroles ont de quoi être déroutantes, voire incompréhensibles. Assurément une chanson pour habituer son oreille à la parlure québécoise et enrichir son vocabulaire d’icitte !

LA COMPLAINTE DU PHOQUE EN ALASKA (BEAU DOMMAGE)

Beau Dommage aura connu une carrière aussi courte que fructueuse. Créé en 1972, il sera dissout 6 ans plus tard. Autant apprécié que pour l’originalité et la qualité de ses textes que pour l’éclectisme de sa musique, Beau Dommage a marqué plusieurs générations. Des titres comme La complainte du phoque en Alaska, Ginette ou encore Picbois continuent d’être fredonnés. Une murale rend hommage à Montréal à cette formation folk-rock qui s’est réunie à quelques reprises depuis sa disparition. On peut la voir dans le quartier Petite-Patrie, dans la ruelle située derrière le 6760 Saint-Vallier. Elle représente la pochette de leur premier album, Beau Dommage, qui a créé un véritable raz-de-marée lors de sa sortie en 1974.

LA RUE PRINCIPALE (LES COLOCS)

Dissout après la mort de son chanteur – qui s’est suicidé en 2000 – le groupe Les Colocs a marqué de son empreinte l’univers musical québécois – et les années 90 – avec des morceaux comme La rue Principale, Tassez-vous d’là, Belzébuth ou encore Mauvais caractère. Faisant preuve d’une belle énergie sur scène, Les Colocs se distinguait aussi par leur diversité musicale. Le charisme de leur chanteur, André « Dédé » Fortin, a aussi beaucoup contribué à leur succès. Ce dernier s’est enlevé la vie en 2000, sa mort entraînant aussi celle du groupe.

MON PAYS (GILLES VIGNEAULT)

Encore une figure du panthéon québécois de la musique ! Et qui de mieux que Gilles Vigneault pour nous parler de l’hiver québécois, dont la simple évocation peut faire grelotter. Certains immigrants, notamment d’Afrique, en auraient beaucoup à dire sur cette saison accolée au mot frette. Heureusement, il y a des artistes comme monsieur Vigneault pour nous réchauffer le cœur… à défaut du corps.

DES CROISSANTS DE SOLEIL (GINETTE RENO)

Considéré comme un de ses plus grands succès, le titre Des croissants de soleil (1974) ressemble à un grain de sable dans la discographie de Ginette Reno. Force est de constater que la native de Montréal est une artiste prolifique, comme en atteste son impressionnant répertoire (plus de 600 chansons). Aussi populaire que Céline Dion au Québec, Ginette Reno a remporté de nombreux prix et distinctions. Elle est notamment Officier de l’Ordre du Canada depuis les années 80.


En 2021, le Journal de Montréal a publié un article répertoriant 25 chansons québécoises liées aux différents régions du Québec. Cliquez ici pour le lire.

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