La hausse du nombre de nouveaux arrivants se constate aussi sur les terrains verts du soccer. À Granby, que ce soit à la Fondation Jean-Yves Phaneuf ou au club emblématique des Cosmos, le métissage est devenu la règle.
Pour beaucoup d’immigrants, le soccer (appelé football en dehors de l’Amérique du Nord) est une véritable passion, voire parfois une seconde religion. Les Africains et les Sud-Américains, qui représentent un pourcentage important de la clientèle de SERY, en sont particulièrement friands.
Lorsqu’ils arrivent au Québec, ces derniers sont souvent en quête d’un club ou d’un terrain pour exprimer leurs aptitudes et s’adonner à leur sport favori. À Granby, les récentes vagues d’immigration ont fait gonfler les effectifs tout en apportant de la couleur, mais aussi des défis. À la Fondation Jean-Yves Phaneuf, dont le but est d’encourager la pratique du soccer chez les jeunes (en aidant ceux dont la situation financière est précaire) , le constat est sans appel. Les deux tournois organisés chaque année, en hiver et en été, reflètent cette réalité.
UNE TERRE DE SOCCER
« Ça a vraiment exploser depuis les 5 dernières années », témoigne Jean-François David, qui occupe le poste de secrétaire. À ses côtés, la présidente Claudelle Foisy acquiesce. Le tableau est identique au sein club des Cosmos, où ce tandem occupe d’autres fonctions. Elle en tant qu’entraîneure d’une équipe senior, composée en grande partie d’immigrants. Lui, qui fut aussi coach, en tant qu’adjoint administratif.
Les immigrants qui s’installent à Granby sont chanceux. Chanceux car la ville phare de la Haute-Yamaska est une terre de soccer. Le club des Cosmos, qui fêtera ses 50 ans en 2028, en est le plus bel exemple. Plus de 1000 joueurs sont répartis dans une trentaine d’équipes de différentes catégories. L’institution, qui bénéficie d’une reconnaissance provinciale, et vise une reconnaissance nationale, a même récemment tissé un partenariat avec le célèbre club pro de Montréal.
L’arrivée de nouveaux arrivants dans un club de soccer apporte aussi son lot de défis. Ces derniers doivent en effet s’adapter à une autre culture, y compris sportive, avec des règlements ou des façons de se comporter qui peuvent être différentes. « Ils se rendent compte que c’est très organisé ici et qu’il y a des règles à respecter », témoigne Jean-François David.
Si le sport est indéniablement un accélérateur d’intégration, chacun doit apporter sa pierre à l’édifice pour le consolider. Autant l’encadrement du club que les nouveaux arrivants doivent faire un effort pour y parvenir. « Il faut faire fi des préjugés et faire évoluer les mentalités. Tout le monde a à y gagner » confie Claudelle Foisy. La gestion des transports figure au chapitre des ajustements à consentir. « Souvent les immigrants n’ont pas de voiture. Quand un match a lieu à l’extérieur de Granby, il faut pouvoir s’adapter. Ça demande souvent une implication de plus aux entraîneurs et aux gérants », souligne Jean-François David.
AJUSTEMENTS
La ponctualité – plus élastique dans les pays africains – fait aussi partie des défis. L’intéressée préfère en sourire. Comme lorsque le jour où un joueur d’origine africaine lui a dit qu’une femme qui jouait au soccer n’était pas vraiment une femme. Piquée au vif, la présidente de la Fondation Jean-Yves Phaneuf a vite mis les points sur les « i ». Les incompréhensions culturelles sont légitimes et ne durent jamais longtemps. Une fois que les règles sont fixées et les malentendus dissipés, les choses rentrent dans l’ordre.
La réalité du terrain donne en tout cas satisfaction au tandem rencontré en entrevue. « Ils (les immigrants) sont volontaires et performent super bien », confie Claudelle Foisy, qui les décrit comme très polis et serviables. « Ce sont des personnes qui arrivent souvent au Québec avec une bonne culture du soccer et de belles aptitudes », ajoute Jean-François David.
Les inscriptions au tournoi Tous pour le soccer se font sur la page Facebook de la Fondation Jean-Yves Phaneuf : cliquez ici. L’évènement a lieu au parc Dubuc. La mixité et la convivialité sont la priorité de ce tournoi qui ne s’inscrit pas dans un cadre compétitif.